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La voie de Bayonne ou le Camino intérieur
6 juin 2013

Jeudi 06 juin 2013 - IRUN ==> ERMITA SANTIAGO 18 kms

J'ai très mal dormi à cause de gros ronflements dans la chambre et malgré mes boules quiès. La chambrée se réveille au son d'une musique classique dont le son monte peu à peu.

L'hospitalière nous a préparé un très copieux petit-déjeuner (chose rarissime) il est compris dans le donativo. Je quitte l'albergue après avoir remercié l'hospitalière qui est une dame âgée. Tous les autres pèlerins partent sur le Norte. Comme j'ai repéré le départ la veille, je n'ai aucun problème.

 Je marche d'un pas lent. Il fait déjà chaud et au bout d'une heure je dois retirer ma polaire et me mettre en short. Je transpire beaucoup.

 Montées et descentes se succèdent. Le paysage est beau. Derrière moi j'entends des voix, ce sont trois jeunes filles françaises (18-20 ans) que j'ai croisé à l'albergue  qui marchant plus vite que moi me rattrapent puis me dépassent avec un bonjour. Je les vois souvent discuter et s'arrêter pour regarder une feuille de papier.

 Une demi-heure après m'avoir doublé, elles semblent arrêtées et m'attendre. Quand j'arrive à leur hauteur, elles me demandent si ce chemin va à San Sébastian (Norte) ou à Tolosa (intérieur) en me montrant la carte imprimée au dos d'une crédencial. Je leur réponds Tolosa. A leurs mines, je comprends qu'elles se sont trompées (pas vu le panneau !). Elles n'ont plus qu'à faire demi-tour : 2x1h30 de perdu. Elles ne semblent pas très bien pourvues pour ce genre de rando : fuseaux avec jupettes, très peu de doc. je me suis souvent demandé quand j'étais sous les orages ce qu'elles sont devenues et si elles sont allées jusqu'au bout (elles devaient parcourir le pays basque espagnol par la côte).

Ironiquement, je repense à un dicton que me citait régulièrement mon arrière grand-mère : "quand on a pas de tête, on a des jambes". Cette maxime, j'aurai l'occasion d'y repenser quand moi même je me serai perdu pour ne pas avoir regardé mon guide et vu un pont sur ma gauche.

 Plus loin, je croise un papy qui va donner à manger à ses chèvres. Je le salue par le fameux "OLA". Il s'approche de moi pour me demander d'où je viens et où je vais, puis se met à m'expliquer en espagnol (ou en basque),  l'itinéraire que je dois prendre. Evidemment, je comprends rien. je lui montre que j'ai un guide. Nous nous serrons la main par deux fois. Chacun je crois a été content de briser pour quelques minutes la solitude.

 Le chemin se poursuit toujours par de courtes montées et de raides descentes.

 Je m'arrête vers 11h45 pour déjeuner dans un endroit sublime : dans un sous bois deux torrents se rejoignent. le paysage est féérique. Pas de moustique en vue. Je déjeune sur le pont (seul endroit sec) qui enjambe le plus grand torrent.

 Je repars . Il fait une très forte chaleur et je comprends les randonneurs qui se lèvent très tôt pour échapper à la chaleur. En Espagne, ca cogne quand le soleil veut bien se montrer.

 

Au sommet d'une très forte côte alors que je passe devant un pavillon, une jeune femme tenant un bébé avec son fils à ses côtés me hèle et me fait signe de m'arrêter. Quelques secondes plus tard, elle m'apporte une bouteille d'eau, une pêche et un abricot. C'est vraiment sympa. Un bon souvenir.

 Durant toute la journée, cela monte et descend. Comme c'est la première journée c'est vraiment très dur. Dans les forêts, les pluies ont transformé les chemins en bourbiers, ce qui m'oblige à aller de droite à gauche pour éviter les flaques profondes et la boue.

A un passage dont les pierres sont glissantes, c'est la chute enfin la glissade : je me retrouve dans une ornière le cul dans la boue avec le short et le SAD (sac à dos) dans un triste état.

 Je suis complètement vidé lorsque j'arrive à l'Ermita (qui veut dire chapelle) SANTIAGO (Saint Jacques). Les pèlerins peuvent utiliser les locaux pourvus pour recevoir des colonies et attenant à la chapelle si ceux-ci ne sont pas occupés. Je téléphone à la dame dont les coordonnées sont indiquées sur la porte. Malgré quelques problèmes de compréhension, je comprends qu'elle arrive dans 5 mn. Elle me fait visiter l'immense gîte, encaisse les 10 euros et tamponne ma crédenciale, me laisse les clés et repart en me disant de laisser les clés sous une pierre demain matin.

 Douche, lessive complète (short+tee shirt + sous-vêtements et chaussures) que je fais sécher sur une haie.

Bien que l'ermita soit complètement isolée en haut d'une colline, des jeunes sont montés en voiture et écoutent de la musique (fort, très fort  comme d'hab en Espagne). Ils profitent de la vue splendide et de l'espace de repos mis à disposition (chaises longues en béton).

 Dans la soirée (vers 18h), le ciel devient noir. Le tonnerre se rapproche et le ciel se zèbre d'éclairs. Les jeunes ont pris la poudre d'escampette quand d'un coup, un déluge se déclenche. je me demande comment sera le chemin demain. Cet orage me rappelle celui essuyé avec Nadine sur le chemin de Stevenson.

  Après un coup de fil à Nadine et une chasse à un frelon qui était rentré dans la chambre, je vais me coucher, il est 20h10 ! Il est pleut toujours. Selon la météo, les jours qui suivent ne vont pas être terribles.

  

PDJ dans l'albergue IRUN tous partent sur le camino norte sauf moi !

 

 

 

 

 

 

 

Un endroit superbe au croisement de 2 torrents où je me suis arrêté pour déjeuner

 

 

 

 

 

 

Il a beaucoup plu ces derniers jours, les chemins sont transformés en bourniers.

 

 La mer au loin

 

Ermita Santiago où je vais passer la nuit seul.

 

 

 

 Mon immense lit :)

  Panneau à côté de l'ermita

 L'orage arrive

 

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